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Dans la grande famille des planches à roulettes, il y a évidemment les surfskates, les longboards mais aussi les cruisers et les skates de figures. Même si tous ces engins roulants se ressemblent, la pratique est très différente et ne s’adresse pas aux mêmes pratiquants.

Skate de figures

Les skateboards de figures (ou tricks) sont, de loin, les planches les plus vendues. C’est aussi la version de skate la plus connue, la plus médiatisée et celle qui est la plus pratiquée dans le monde. C’est le skateboard de figure qui a fait son apparition aux derniers Jeux Olympiques.

Le skate de figure et une planche en bois, petite, nerveuse, avec 2 côtés relevés et du grip sur toute la surface ou les pieds sont placés. La planche est presque symétrique (on peut rouler dans le deux sens), les roues sont dures et de petite taille (moins de 58mm). Ce type de planche doit encaisser de nombreux coups et sa durée de vie est réduite. Les débutants gardent leur planche maximum un an, les skateurs aguerris peuvent en changer plusieurs fois par mois.

Un skateboard classique, de figures

Le skate de figure vient du surf mais il a beaucoup évolué. Dans les années 60 en Californie, le surf de béton se pratiquait dans la rue, dans des snakes (des parcours bosselés qui serpentaient) puis dans des piscines vides (déjà la sécheresse et les restrictions d’arrosage).

Et que ça saute

Mais tout a changé lorsque Ollie Gelfand trouva le moyen de faire décoller sa planche en roulant et sans la tenir. C’était en 1976, le « ollie » était né. Un nouveau monde venait d’apparaître et le skateboard qui avait tenté quelques intrusions un peu hasardeuses du côté du freestyle, du slalom, du saut en longueur et en hauteur, trouva un nouveau champ d’exploration qui allait le révolutionner.

Le ollie, la figure qui a révolutionné le monde du skate

Avec le ollie, le skateur pouvait se déplacer plus facilement, franchir des obstacles sans s’arrêter et utiliser la rue comme terrain de jeu. Les cours d’école, les bancs, les trottoirs, les marches et les rambardes sont devenus des agrès urbains. Le skate moderne, le street, était né. À base du ollie, le skateur peut faire des rotations avec sa planche mais il peut aussi faire tourner sa planche sous ses pieds (flips et varials). Il peut glisser sur ses trucks (grinds) et sur sa planche (slides).

Terrain de jeu exigeant, la rue reste néanmoins le lieu de pratique parfait. Ça ne va pas sans contrainte : le skateur fait du bruit, il abîme les équipements publics, il fait peur aux mamies… car il faut bien le reconnaître : le skate attire aussi par son côté rebelle. Faire du skate c’est contester l’ordre établi, se moquer des braves gens et pouvoir s’exprimer et se montrer sans trop de contrainte. Ça colle parfaitement avec le besoin de liberté dont on a besoin à l’adolescence.

Skateparks

La rue c’est bien mais le skateboard de rue se pratique aussi en skatepark et dans des courbes. Le skatepark est censé reproduire ce que l’on trouve dans la rue et regrouper les skateurs en un même endroit sécurisé. Ça ne plaît pas vraiment aux pratiquants (on perd l’esprit original du skate) mais les skateparks ont quand même de sacrés avantages. Alors pour s’entraîner, tout le monde y va.

On y trouve des structures reproduisant la rue : plans inclinés, marches, trottoirs, mains courantes mais aussi des modules inventés : tables pyramides… et à la différence de la rue, tout est (quand le skatepark est bien pensé) bien agencé. Les zones d’élan et de réception sont suffisamment dimensionnées, le sol est bien lisse, les zones de glisse sont sans accros et glissent bien. C’est un environnement aseptisé, parfait pour progresser, mais justement un peu trop parfait...

Un skatepark

Des airs

Et puis, il y a la courbe. La courbe ce sont les structures artificielles en forme de U : les rampes mais aussi ce qui ressemble à des piscines avec des fonds arrondis, des bosses et des transitions : les bowls. Même s’il s’agit d’une pratique sur équipement dédié, l’esprit des Z-Boys n’est jamais très loin : encore des rebelles qui font peur aux mamie !

Un bowl

Avec la courbe, le skateur fait des allers-retours sans poser le pied arrière et réalise des figures au sommet de la courbe sur le coping (tube de métal) voire sur la margelle (comme dans les piscines). Le skateur peut aussi sortir de la courbe pour mieux y replonger et réalise alors des airs. Plus la courbe est raide et lente plus il est possible de sortir haut au-dessus de la courbe et de réaliser des figures complexes. On ne parle pas de ollie car la technique de saut est différente mais on réalise les mêmes figures : des rotations de skateur et des rotations de planche. À la différence du street, le skateur de courbe grabbe sa planche (il l’attrape avec une main) afin de bien la garder coller à ses pieds mais aussi pour styler ses airs.

La courbe est souvent plus appréciée par le grand public : plus simple à comprendre, plus facile à montrer et plus grand spectacle.

Pourtant, la majorité des pratiquants ne s’y retrouvent pas : il y a presque autant de différences entre le skate de courbe et le street qu’il y en a entre le ski de fond et le ski alpin.

Les cruisers

Sur le marché, on trouve aussi des skates de petite taille qui ne sont pas des skates de figure. Ce sont les cruisers. Les cruisers sont de petites planches, plus souples, aux formes plus élancées qui sont dédiés à la balade. Les trucks sont plus mous, les roues sont plus grosses et molles et le plaisir de glisse est plus important. Mais les figures sont difficiles voir même impossible à réaliser.

Les penny

Dans la famille des cruisers, on trouve tout d’abord les penny ou micro cruisers. Penny est une marque mais ils sont tellement célèbres que par ricochet leur marque est devenue un terme générique. Les planches sont très fines, en plastique très coloré et il est difficile de placer les 2 pieds dessus. Ces planches sont solides, peu encombrantes et permettent de rouler en ville et de slalomer entre les piétons.

Un skateboard de type penny

Parce que ces planches sont petites, on voit beaucoup d’enfants dessus. Elles sont peu chères et ne craignent pas la pluie. Mais ce ne sont pas les meilleures planches pour apprendre.

Les « vrais cruisers »

D’une taille proche des skates de figure et allant jusqu’à la taille des petits longboards, on trouve ensuite les cruisers classiques. Ce sont des planches souples, très agréables à pratiquer et bien roulantes. Il en existe dans des formes variées. Les plus nerveuses permettent de claquer des ollies et de franchir des trottoirs : elles ont alors un côté relevé et du grip au moins sur une partie de leur surface. On en trouve aussi des toutes plates, des très molles ou des vraiment dures qui sont plus adaptées à la balade ou aux petites figures.

Souvent en bois, les cruisers sont de pures skates de plaisir.

Et les surfskates dans tout ça ?

Les surfskates se rapprochent de la famille des cruisers. La grande différence tient aux possibilités des trucks. En skate classique ou en cruiser, les trucks servent à tourner. En surfskate, les trucks permettent aussi de pomper : sans poser le pied à terre, il est possible de créer de la vitesse. Mais pour créer de la vitesse, il faut réaliser des enchaînements de virages. La pratique est donc complètement différente :

Les skates de figure et les cruisers ont besoin de la poussée du pied et permettent de tourner si on le souhaite.

Les surfskates doivent enchaîner les virages pour avancer et la poussée avec le pied arrière est facultative.

En shortboard, la pratique qui ressemble le plus au surfskate c’est la pratique du bowl. Avec des trucks légèrement desserrés et en pompant dans la courbe, il est possible d’avoir en permanence les roues collées à la courbe et de réaliser des runs tout en virage en se servant des obstacles. Les lignes sont fluides et la vitesse peut être très grisante. Les skateurs de bowl aiment d’ailleurs se faire plaisir en faisant des « poursuites » avec un meneur qui part en tête et les autres qui le suivent dans le bowl. Si les dépassements sont rares, les runs collés-serrés génèrent de folles sensations et de belles tranches de rigolades. Pour pimenter le tout, on ajoute des riders à la queue-leu-leu. Sensations garanties mais gare aux collisions.

Des pratiques très différentes

Toutes ces boards se nomment skates mais les usages sont très différents :

le skate de figure et les cruisers sont les plus accessibles : on en trouve partout et tout le monde connaît. Le street plaît aux adolescents. La balade plaît plus aux tempéraments plus calmes et aux adultes. C’est souvent une pratique d’entrée. On commence avec ces planches.

Le skateboard de courbe attire les amateurs de sensations plus fortes. Les pratiquants commencent souvent jeunes et les carrières sont longues. Des cinquantenaires sur courbe, c’est assez banal. Du côté des sensations fortes, on retrouve aussi le longboard de descente. Là aussi, les carrières sont longues.

Le longboard dancing et le surfskate ont des pratiquants qui se ressemblent : ce qui est recherché c’est la sensation de glisse, les belles lignes et les jeux d’équilibre : élégance, précision, recherche de la courbe parfaite. Les pratiquants sont plus esthètes et ne courent pas après la performance. Ici, l’important, c’est les sensations.

Le style, ça compte

Peu importe la variante de skate pratiquée, il y a un point qui met tout le monde d’accord : le style. Plus que la performance technique, le style est primordial en skate. Pas le style vestimentaire, non.

Le style c’est la façon dont les figures sont réalisées : amplitude, facilité, atterrissage, impression de fluidité et de facilité.

Le style c’est comme les goûts et les couleurs. Ce n’est pas parce qu’on a pas les mêmes préférences que nos choix sont meilleurs que ceux du voisin. Et ce qui peut être stylé dans un contexte peut être absolument rédhibitoire dans un autre… C’est pour ça que les skateurs ont tant grogné aux JO : comment prendre en compte un élément aussi subjectif que le style alors que les critères de notations doivent être 100 % objectifs pour qu’il n’y ait pas de problème de classement ?

Unis dans la progression

Malgré les différences très importantes entre pratiques et pratiquants, il y a néanmoins des points de convergence. Le skateboard, quelle que soit sa forme pratiquée, est avant tout un sport / loisir que l’on pratique non pas contre les autres mais contre soi-même. Les chutes font mal, la progression est lente et ingrate. Le skate est ainsi une école de la tolérance et de l’abnégation : l’entraînement paie. Alors chaque figure réussie, c’est une petite victoire contre la pesanteur et l’attraction terrestre mais surtout c’est un défi de plus qui est relevé contre soi-même.

C’est pour cela que dans le skate, la camaraderie et l’entraide prennent toujours le pas sur la rivalité. Les skateurs se conseillent et sont bienveillants entre eux. Il y a peu d’animosité et beaucoup de tolérance. Il y a déjà suffisamment à faire avec sa board, pourquoi chercher la compétition avec les autres skateurs ?

Cet article est écrit par Christophe, webmaster de la Skateboard Academy. Skateur de courbe depuis l'âge de 15 ans, il a passé son BE Skate dans les années 2000 et a enseigné aux plus jeunes la planche à roulette. Aujourd’hui, il pratique encore de temps à autre pour le plaisir le bowl ou la mini-rampe et pourquoi pas quelques jolies courbes en descente ainsi que lignes de street à l’occasion.

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Cet article t'est présenté par Anthony, je suis le fondateur d'Apprenti Surfeur, surfeur et surfskateur passionné, en pleine progression.

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